Le combat des éleveurs allaitants continue contre l’accord avec le Mercosur
Même si la Commission européenne a signé au début de décembre l’accord avec le Mercosur, les débats à Bruxelles sont loin d’être finis. Au congrès de 2025 de la Fédération nationale bovine, les éleveurs maintiennent leur révolte, tandis que des députés sont venus les rassurer : « tout n’est pas joué ».
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Tout part d’une volonté de l’Europe à réduire son empreinte carbone pour le domaine de l’agriculture. Dominique Fayel, membre de la Fédération nationale bovine (FNB) spécialisé dans les accords commerciaux européens, et président du groupe Viande bovine du Copa-Cogeca, est catégorique. « Nous avons vécu un mandat horrible. Les débats sont partis d’un postulat bien trop simpliste, qui résumait les vaches à des productrices de CO2 et rien d’autre. Nous avons ressenti, éleveurs européens, qu’on ne voulait plus de nous », confie-t-il lors d’une table-ronde au congrès de la FNB à La Rochelle, jeudi 13 février 2025. Des députés de différents bords ont participé au débat, autour de la table ou en transmission directe depuis le Parlement.
« Ne pas confondre décarbonation et délocalisation »
Le député européen Benoit Cassart (Renew) défend les convictions des éleveurs présents dans la salle, mais reste préoccupé. « Je m’inquiète d’une dérive actuelle qui est que cette obsession d’avoir un élevage durable mène à une réduction de la production. Il ne faut pas confondre décarbonation et délocalisation », alerte-t-il. Pour lui, importer des produits n’ayant pas les mêmes conditions de production rendrait l’Europe perdante sur le plan environnemental mais aussi économique.
« On peut encore stopper l’accord de Mercosur, confirme Benoit Cassart. Je suis convaincu que l’équilibre [dans les votes pour/contre] est très proche et que nous devons mener ce combat jusqu’au bout. » Dominique Fayel insiste. « Plus aucun paysan ne supporte de voir un produit importé au détriment de sa production. Le politique doit l’intégrer. »
Joaquim Ordeig Vila, responsable du marché des produits animaux à la DG Agri de la Commission européenne, clarifie l’intention de l’Europe. « Ni les mécanismes ni la substance de l’accord [avec le Mercosur] ne mettent en risque l’élevage européen, affirme-t-il. Il faut faire aussi confiance à nos institutions. Le débat est ouvert et des mécanismes démocratiques sont en place pour prendre la décision. »
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